"Résistantes 1940-1945 : les oubliées de l'histoire"

Publié le 25 février 2022
C'est le thème de la conférence-débat proposée par l'Espace socioculturel 29.31, le COMRA et l'Atelier Histoire, mardi 8 mars prochain, 20h, salle polyvalente de l'Orge, 29 rue Dauvilliers, dans le cadre de la Journée internationale des Droits des Femmes. L'occasion de retracer les parcours de 45 héroïnes peu connues et leurs combats respectifs. Extrait…

"Débarrassons-nous des idées reçues sur les femmes Résistantes de la dernière guerre mondiale, en particulier l’image de la jeune fille juchée sur son vélo qui transporte des messages, des faux papiers, parfois des armes. Elles ont existé et ce n’était pas sans risque, mais beaucoup ont fait bien plus : des actions a priori "masculines" comme constituer des réseaux d’évasion, commander des maquis, saboter des voies ferrées, combattre les armes à la main. Pourtant les décideurs la plupart du temps leur interdisaient de porter les armes, "ce n’est pas féminin" disaient-ils. Celles qui ont refusé de se soumettre aux nazis et à Vichy, eurent d’autant plus de mérite. En entrant dans la clandestinité elles se sont découvert des capacités nouvelles, hors du rôle qui leur était assigné.
Il y eu celles qui repoussant l’abattement né de la Défaite, de l’Occupation et de l’Armistice, se sont dit qu’il fallait "faire quelque chose". Elles ont créé des réseaux d’évasion, hébergé des aviateurs et des prisonniers évadés, leur faisant passer la ligne de démarcation vers l’Espagne.
D’autres, à l’appel du général De Gaulle, sont parties continuer la guerre en Angleterre, quitte à revenir en France faire du renseignement militaire. Des jeunes femmes ont confectionné des journaux clandestins avec les moyens du bord, pour donner aux populations des informations fiables.
Il y eu les "actives", qui ont su utiliser les atouts de leur métier ou le poste qu’elles occupaient, celles qui ont osé la guérilla urbaine.
Il y eu les bénévoles qui ont sauvé beaucoup d’enfants juifs, des Résistantes enfermées dans les prisons françaises ou dans les camps étrangers, qui ont survécu tout en aidant les autres.
Enfin, Il y eu les antifascistes étrangères aguerries, les cheffes de maquis, puis les photographes et ambulancières qui se sont trouvées sur les champs de bataille des Débarquements, là où des soldates volontaires combattaient.
Force est de constater que plus la Résistance s’étoffait, moins les femmes parvenaient aux commandements, et à la Libération elles furent sommées de reprendre leur place subalterne d’avant-guerre. Certaines avaient perdu la vie, les autres, la plupart modestes, n’avaient pas revendiqué : "c’était normal". Comparativement aux hommes, elles eurent fort peu de récompenses."
Élisabeth Duyck, ancienne professeure d'histoire."